500 points

Publié le par a3alencon

500 points, lors d'un tour d'interclub c'est beaucoup et peu à la fois. 500 points on le gagne facilement. Si t'as un juge fédéral dans ton équipe, hop c'est bingo, tu empoches les 500 points. Si tu ne l'as pas, tu n'as plus qu'à te mettre à la tâche, et si tu as engagé 50 concours, il te suffit de monter les objectifs de 10 points pour chaque épreuve.
10 points ! Beaucoup moins que 500 points certes, mais 10 points ce n'est qu'un cm de plus à la hauteur ou encore 26 sec 50 sur 110m haies, réalisable par une personne pas trop mauvaise en motricité...

Tout cela, vous l'aurez bien compris n'est qu'une question de chiffres, de nombres, de calculs... si précieux pourtant, puisque la stabilité d'un club comme celui dans lequel vous vous êtes engagé - le mythique club de l'A3 Alençon - passe obligatoirement par des résultats à haut score. On ne fait pas un tour d'interclub pour rien. On ne fait pas une année dans un club pour rien. Chacun cherche à se dépasser, ses objectifs bien en tête.

D'aucuns par leur côté altruiste et leur goût au monde associatif vont au delà de ce qu'une simple activité sportive, un simple exutoire mental peuvent proposer. Ils prennent souvent des places de dirigeants, de leaders, de personnes qui aiment fédérer et engager l'association au nom de tous. Ils s'exposent, ils osent, ils sont les arbres les plus grands de notre forêt sportive.
Les arbres les plus grands prennent toujours la pluie en premier. Les arbres les plus grands prennent toujours la neige et le froid en premier. Les arbres les plus grands risquent le foudroiement à chaque orage. Mais que la forêt serait bien triste s'il n'y avait que de jeunes pousses alignées en damier, sans âme, sans apporter l'ombre que nous recherchons quand le soleil de la vie est trop puissant et qu'il nous faut alors trouver refuge, à l'abri d'un vénérable chêne...

D'autres n'ont pas ce regard engagé. Peut-on les blâmer ? Peut-on décemment leur interdire l'accès à la vie du club, même si lorsque nous avons besoin qu'ils nous rendent ce que nous avons investi et donné pour eux, ils décident d'agir suivant leur vie personnelle et intime. Qui a t-il de plus traumatisant dans le rapport humain qu'un combat que l'on veut livrer alors que les deux protagonistes ne jouent pas dans la même catégorie, et surtout n'ont pas une vision identique du sport ?
Lorsque je m'adresse à certains jeunes adultes, ils m'arrivent de faire une comparaison étrange, et je leur pose cette question : "A votre avis, qui de Mohamed Ali ou de Nelson Mandela aurait pu gagner au jeu de "je séduis le plus de monde" ?"
Les réponses sont souvent très parlantes : en premier lieu une majorité répond ou l'un ou l'autre sans écouter les réponses (Mohamed Ali est le plus fort, Nelson Mandela va rassembler...). Et après discussion, l'ensemble des personnes interrogées se mettent finalement d'accord : "aucun ne peut remporter à ce jeu, puisqu'ils sont totalement différents. Mais ensemble, leur force va décupler".

L'athlétisme et particulièrement la vie d'un club d'athlètes c'est avant tout l'art de passer sa jeunesse et de bien vieillir. C'est un état d'esprit où sont véhiculées au quotidien des valeurs telles que dépassement de soi, goût de l'effort, confiance en soi, partage, humanité, humilité, combat. Car combat il y a. L'athlétisme est un combat, si tu lâches ce combat tu ramasses. L'athlétisme c'est un club. Si tu lâches ton club, tu ramasses. L'athlétisme c'est tout sauf un sport individuel, c'est avant tout un sport de rencontres humaines.

Prenons le risque chacun d'entre nous, athlètes de l'A3 Alençon, à la veille de deux dates très importantes pour la stabilité de notre club, d'aller vers ces rencontres humaines. Sortons tous nos armes que ce soit le javelot, les haies, les courses de fond ou encore la marche. Battons-nous ! Ensemble ! Ensemble...
Restons unis, restons engagés. restons à notre place, avec nos objectifs sportifs et notre vie personnelle, mais sacrifions nos jambes et nos têtes pour réussir le plus beau des paris qu'il nous est donné : celui de faire que - malgré nos différences et nos états d'ame - nous allons nous battre, sans rien lâcher.
Nos ennemis ne sont pas en nous. Nos ennemis sont sur la piste. Nos ennemis sont ceux que nous vaincrons sur le terrain, pas dans les mails ou les paroles lâchées, blessantes et peut être même humiliantes pour certains.

Je crois véritablement en ce club. J'ai connu personnellement 5 clubs d'athlétisme, tous différents dans leur fonctionnement, et l'A3 Alençon est à l'aube de belles choses. A nous de lui écrire son avenir. Ne laissons pas cela aux autres, demain ou après demain.
C'est maintenant, et c'est nous tous qui le ferons.

Sébastien Marchal
"Perdu pour perdu, il vaut mieux gagner"

PS: j'ai relevé mes objectifs de 10 points car l'un d'entre nous ne peut venir au 1er tour d'interclub, mais je suis sûr qu'il reviendra en forme. Je vais être meilleur pour palier son absence. Comme dans un sport collectif, si l'un tombe, les autres le rattrapent.

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