Interview de la semaine
Après quelques semaines d'absence, nous continuons notre série d'interview. En ce mois d'Août chargé en trail, il s'agit d'un adepte de cette discipline en l'occurence Philippe Peccate, VH2 du club mais aussi secrétaire adjoint chargé du trail.
Philippe Peccate (à gauche) prépare actuellement le trail de Liège.
Au cours de ton périple dans les Pyrénées, tu n’as pas fait tout ce que tu avais prévu à cause des mauvaises conditions météo. Es-tu déçu d’avoir écourté ta balade ou as-tu suffisamment profité ?
La déception est là car je me faisais une joie de passer à certains endroits remarquables. Ainsi, j’ai fait l’impasse sur des sites dans la mesure où la visibilité était réduite, l’intérêt alors très fréquent sur ce genre d’ d’y aller était amoindri ; par ailleurs comme j’ai écourté mon séjour, je n’ai pas pu atteindre des lieux que j’avais repérés comme étant exceptionnels. Cette année, les conditions atmosphériques étaient particulièrement médiocres, ce n’est pas de chance ! Cependant, ces paysages demeurent ! Ce n’est que partie remise. Toutefois, le bilan reste positif car j’ai pu me balader dans des sites exceptionnels et la météo n’ a pas été exécrable tout le temps ! Et un aspect que je n’avais pas envisagé de prime abord, ce fut les rencontres avec les randonneurs que j’ai pu faire. Le fait d’être seul a favorisé ces rencontres qui furent nombreuses, toujours chaleureuses et enrichissantes.
Toi qui es un spécialiste du trail, parle-nous un peu de ta spécialité.
Le trail est un terme qui désigne des courses se déroulant dans la nature sur des chemins et des sentiers, voire en hors piste ! En fait, la FFA établit un distinguo selon la distance :
- moins de 25km, c’est une course dite « nature ».
- entre 25 et 42 km, c’est un trail court.
- au-delà de 42, c’est un trail
- au-delà de 80 km, c’est un ultra-trail.
Pour qu’un trail soit attractif auprès des coureurs, il faut qu’il se déroule dans un cadre suffisamment exceptionnel car la concurrence est forte et le réservoir de coureurs demeure limité. Aussi, ceux qui se déroulent en montagne, en bord de mer ou dans un site très particulier ont beaucoup de succès auprès des amateurs. Certains recherchent également un niveau de difficulté soit en distance, soit en dénivelé, et aussi les deux à la fois !
A la différence d’une course sur route où l’effort est constant, le trail impose différentes rythmes de progression suivant le profil du tracé ; à certains moments, sur des pentes, la marche s’impose ! Dans les descentes, les articulations et les muscles des cuisses sont mis à rude épreuve ! Une autre particularité est que souvent ces courses se déroulent en autosuffisance ou en semi autosuffisance, c’est-à-dire que le coureur emporte un ravitaillement en eau et en nourriture. Par ailleurs, il est de plus en plus préconisé de n’avoir aucun déchet en course : plus de gobelet jetable et pénalité pour des emballages de barres ou des gels laissés au sol ! Le fait que ces courses se déroulent en nature, le coureur doit être vigilant au parcours.
Même s’il y a de la rubalise ou des flèches, ce n’est pas un cross ! Il est très fréquent d’effectuer des erreurs de parcours ; la règle étant qu’à partir d’une certaine distance (300 à 500 m) sans voir une indication, on s’est trompé. Cependant, très fréquent sur ce genre d’épreuves, le débalisage par des imbéciles reste la hantise des organisateurs hélas ! Ce type de course impose un équipement particulier, tout d’abord des chaussures avec une semelle au grip renforcé, un sac à dos destiné à contenir une poche à eau et l’équipement obligatoire pour les courses les plus longues ( veste coupe-vent, couverture de survie, portable, sifflet, lampe frontale pour les épreuves de nuit, …). On peut être amené également à utiliser des bâtons pour les épreuves de montagne.
On peut noter ces dernières années, un engouement certain auprès des jeunes pour ce type de course, par forcément en Normandie, mais en région parisienne et en Rhône-Alpes !
Si on peut reprocher aux organisateurs de durcir leurs épreuves ad nauseam en les rallongeant en km et en augmentant le D+, il n’en demeure pas moins que ce type d’épreuve procure bien des sensations pour le coureur aimant évoluer dans la nature.
Quelles sont tes prochaines courses, ambitions, défis ?
Maintenant, j’ai réduit un peu mes activités dans ce domaine. Je choisis mes courses en fonction du plaisir que je peux y rencontrer, soit pour leur cadre, soit/et pour les amis qui y participent ou organisent. Ainsi, le prochain grand trail auquel je suis inscrit est celui qu’organise un ami à Liège. C’est un trail semi-urbain de 67 km qui se déroulera le 16 octobre. Et je me fais une joie d’y emmener des amis pour qu’ils découvrent ce type particulier de course « en ville » et qu’ils puissent rencontrer les Célestes ( une confrérie de coureurs wallons où l’amitié et la générosité sont les maîtres mots !).
Mais auparavant, je vais participer à une belle petite course d’été sur la plage, à Agon-Coutainville, le samedi 27 août. Ce sera la 30e édition. Comme Alençon-Médavy, c’est une authentique course populaire qui a ce charme de nous faire courir sur le sable à marée descendante et dans les dunes de la pointe d’Agon. Sinon, le prochain défi, je crois qu’il se déroulera sans doute dans 14 mois du côté de l’île de la Réunion pour sa traversée en diagonale ; c’est fou, non ?