Interview de la semaine
Après Basile Leduque la semaine passée, nous poursuivons notre nouvelle série d' "Interview de la semaine". Pour ce deuxième opus, nous interrogeons Barthélemy Foubert, espoir du club qui vient de décrocher le titre officieux de champion de l'orne de trail longue distance.
"Est-ce une surprise pour toi d'avoir terminé à la quatrième place au scratch lors du 61km du trail d'Ecouves ?
Je visais surtout les 6 heures de course, donc réaliser 5 h 47 me satisfait pleinement. Quant à la place je ne m'y attache pas, car cela dépend de la concurrence. Avec un même chrono j'aurais pu terminer 150ème dans d'autres circonstances et personne ne l'aurait remarqué. Cependant, c'est clair que ma performance me satisfait car ayant eu des problèmes aux genoux je n'ai pu reprendre l'entrainement que fin février, qui plus est en plein coeur de Londres où j'étais pour mes études. Si j'ai adoré mon séjour, courir dans des parcs désespérément plats ce n'est pas le top pour la motivation. Je n'ai retrouvé la forêt que mi-avril, et jusqu'à aujourd'hui je ne savais pas vraiment où j'en étais. J'ai désormais un bon repère.
Pourquoi privilégies-tu les longues distances plutôt que les courtes distances vu ton jeune âge -23ans- ?
Car ça me plait davantage, j'y trouve beaucoup plus de plaisir. Peut-être qu'il serait plus logique en effet de se concentrer sur des courtes distances... mais je ne fais pas de la course à pied pour adopter un comportement rationnel. Ca, je le réserve aux études et à mes futurs métiers. Je choisis mes courses aux sensations, au ressenti, à la passion. Je ne suis pas quelqu'un qui s'émeut facilement, mais quand je cours en forêt ou en pleine montagne tout seul, j'ai à la fois le sentiment que rien ne peut m'arriver mais aussi (et c'est paradoxal) que je suis tout petit par rapport à la nature. Ca fait beaucoup de bien. Cet été par exemple, j'ai pu voir le soleil se lever entre les cimes pyrénéennes, à 2400 mètres d'altitude, et se refléter sur l'eau d'un lac fumant. Le tout à 7h du matin. Ca c'est grâce au trail, à l'ultra. Ca arrive rarement sur une piste de 400 mètres. Et puis comme je ne sais pas ce que l'avenir me réserve je préfère en profiter dès à présent et ne pas dire "plus tard"...
Quelles sont tes prochaines courses ?
J'aime mélanger route et trail. Mon prochain défi c'est de terminer les Foulées de Montsort, en autosuffisance complète, le 24 juin. Plus sérieusement, mon frère Albin m'a mis au défi de le battre à cette occasion (lui ne fera qu'un tour sur les trois). Il va le regretter."
Barthé à la verrerie du Gast, au 26e kilomètre. Photo Philippe Peccate, NCAP